par Henry Labat et Jean-Claude Alary

 

L’histoire de la faïencerie de la Tour d’Aigues est bien connue[1] mais sa production l’est beaucoup moins. C’est pourquoi il nous est apparu utile de présenter quelques pièces marquées.

Rappelons que cette faïencerie fut fondée dans les années 1750 par François de Bruny, baron de la Tour d’Aigues. Il fit appel à des faïenciers de Moustiers, de Marseille et de Varages dont Mme de Rességuier a établi la liste[2]. La marque de la fabrique est une petite tour mais elle est inconstante.

 

Plat arrondi à 6 accolades.

JCA A

JCA B

 

La forme à 6 accolades et la frise de l’aile où alternent dentelles et trèfles à 4 feuilles ont été utilisées à Moustiers, à Marseille et à Lyon. L’émail est craquelé permettant au premier coup d’œil d’éliminer une production de Moustiers et de Marseille.

 

Plat oblong à 2 accolades à centre plat

 

JCA C

  JCA D

 

 

La forme et le décor de l’aile ont été utilisées à Moustiers. L’émail est de meilleure qualité et, en l’absence de marque, une erreur d’attribution serait probable.

 

Assiette arrondie à 8 accolades

 

JCA E

JCA F

 

 

La forme et décor sont similaires aux productions de Moustiers. L’émail n’est pas craquelé, proche de celui de Moustiers, et une erreur d’attribution serait certaine en l’absence de marque.

 

 

Plat oblong à 2 accolades et 4 concavités

 

 

JCA I

 JCA J

 

Cette forme diffère nettement de celles utilisées à Moustiers et Marseille dont voici les plus proches :

 

JCA K

 

JCA L

Cette forme est identique à celle de deux plat marqués « fait à la Tour d’Aigues » conservés l’un  au musée de Sèvres, l’autre au musée des faïences de la Tour d’Aigues [3]. Elle semble caractéristique de cette faïencerie.

Ces quatre pièces n’ont rien à voir avec celles régulièrement attribuées à la Tour d’Aigues dans les ventes publiques.

 

 

 

[1] Roger Spengler, Bulletin de l’Académie de Moustiers, n° 27, 1977, page 6 et 7.

[2] Bernadette de Rességuier, « La Tour d’Aigues et Goult », Bulletin de l’Académie de Moustiers, n°49, 199, pages 55-56.

[3] Dorothée Guillemé Brulon, Moustiers et Marseille, source et rayonnement, Editions Massin, 1997, page 136.